Nathalie Bélanger, Chief of Law library at Université de Montréal
Le texte français suit ci-dessous.
Tell us a little about your educational background and how you entered the legal information industry?
I took a different career path than most of my colleagues. I started as a jurist working in insurance and professional liability law.
I received a Bachelor of Law and then a Master of Notarial Law from Université de Montréal before becoming a member of the Chambre des notaires du Québec. For my colleagues from the rest of Canada, note that under Quebec’s civil law tradition, we have two legal professions (lawyer and notary). Students take the same academic path at the undergraduate level (Bachelor of Law), after which future lawyers go to Bar school (École du Barreau) and then do an internship, while future notaries obtain their Master of Notarial Law and then do an internship.
As a young notary, I had the opportunity to manage an office’s mini documentation centre and organize the internal documents. I then accepted a job as knowledge manager in a law firm. This was before knowledge management was well known in Canada. I was working in close collaboration with research lawyers, paralegals, law librarians and library technicians. This inspired me to pursue a Master of Information Studies, which I did from 1999 to 2004 at McGill University while continuing to work at the law firm full time.
The path was laid to become a law librarian, especially in a law firm. I climbed the ladder in three national firms, becoming Director of Information and Library Services at Stikeman Elliot’s Montréal office, then Director of Digital Content at the Centre d’accès à l’information juridique.
Then, under the mistaken impression that there was nothing left to learn in the legal world, I spent two years as chief librarian in two of Montréal’s public libraries. I learned a great deal and enjoyed the experience, but I missed the legal field.
So, I went back. For nearly two years now, I have been chief of the Université de Montréal’s law library, a position that lets me apply my library experience as well as my legal knowledge.
In short, I started my career in law and then entered the world of law libraries. It was not the path I had expected, but it suits me very well. If I could do it all over again, I wouldn’t change a thing!
How has being involved in CALL helped you professionally?
My CALL membership has been very useful since early on in my career, namely the ongoing training, annual conferences and some of the webinars. Networking is also an undeniable advantage, because it helps me get to know colleagues from all across Canada. My local law library association (MALL) provides the same advantages, but in a more limited scope, within the Montréal area. CALL has a broader reach, which can be great for finding resources or sharing good practices. I recommend that all new law librarians join CALL and get actively involved.
What are the three skills/attributes you think legal information professionals need to have?
I would say they need to be 1) adaptable/flexible, 2) proactive and 3) versatile.
Adaptable, because we live in a changing world. The librarian profession is among those that have changed the most in the last 20 years and there are still many changes to come. We have to adapt to how these changes affect our tasks as well as our service and work environment. Also, since our service is often seen more as a cost centre than an income generator, we are often hit with budget cuts. We have to constantly use our creativity and imagination to adapt and remain flexible in our service offer, while making do with often limited means.
Legal information professionals have to be proactive because in our profession, much more than others, we always need to position ourselves strategically in the organizations we serve. Sadly, we are often overlooked or underutilized. We need to be proactive to promote ourselves and our skills. Because our entourage is not likely to think of us first for a project or new initiative, we should volunteer for projects our skills will benefit. IT teams are always automatically involved in new projects. That’s not the case for our profession, even though our contribution, knowledge and expertise can be significant assets. We need to learn how to position ourselves as participants and key players in new initiatives (knowledge management, business intelligence, research data management, open access publishing, project management, document management, etc.).
Finally, it is important to be versatile, especially when working in small organizations or small teams. We have to carry out all sorts of different tasks: management, research, reference work, marketing, promotion of our services, technical work, technological work, project planning and more. Librarians have to be able to diversify their skills to do well in various aspects of their work.
For those who still think our work is boring and lacking in challenges, I invite you to spend a week in our shoes!
What is one thing people would be surprised to know about you?
There are two things people would be surprised to know about me, but they are personal, not professional:
First, I’ve always had a passion for Poland, even though I don’t have any Polish roots. This interest even led me to learn Polish.
I am also a skilled canner. Fall is my favourite season because I get to preserve the best of the harvest by canning, pickling and stewing fruits and vegetables, making sauces and more. On weekends, my kitchen looks like a canning factory!
Nathalie Belanger, Chef de bibliothèque Bibliothèque de droitt Université de Montréal
Parlez-nous un peu de votre formation et comment vous êtes entré dans l'industrie de l'information juridique?
Personnellement, j’ai procédé à l’inverse de la plupart de mes collègues. J’ai d’abord débuté ma carrière en tant que juriste par la pratique du droit en droit des assurances et de de la responsabilité professionnelle.
J’ai fait des études de baccalauréat en droit à l’Université de Montréal puis j’ai fait la maitrise en droit notarial à la même université pour ensuite devenir membre de la Chambre des notaires du Québec. Pour mes collègues du reste du Canada, je tiens à préciser qu’au Québec en raison de la tradition de droit civil, nous avons deux professions juridiques soit les avocats et les notaires qui partagent le même cheminement académique pour le premier cycle universitaire soit le baccalauréat en droit. Les futurs avocats font ensuite l’école du Barreau puis le stage et les futurs notaires font la maitrise en droit notarial puis un stage.
Dans le cadre de mon travail de jeune notaire, j’ai eu l’opportunité de gérer le mini centre de documentation du bureau et de procéder à l’organisation de la documentation interne puis j’ai obtenu un poste de gestionnaire du savoir dans un cabinet d’avocats. Il s’agissait en fait d’un poste de gestionnaire du savoir alors que ce terme était encore peu reconnu au Canada. À ce moment, je travaillais en étroite collaboration avec les avocats recherchistes, les para juristes et les bibliothécaires ou techniciens en documentation. Cela m’a incité à entreprendre ma maitrise en sciences de l’information. Je l’ai effectuée de 1999 à 2004 à l’Université McGill tout en continuant à travailler à temps complet au cabinet.
Ma voie était déjà toute tracée pour occuper un poste de bibliothécaire dans le milieu juridique et plus spécialement dans un cabinet d’avocats. J’ai travaillé dans 3 différents cabinets nationaux dans lesquels j’ai gravi les échelons pour finalement me retrouver directrice des services de l’information et bibliothèque au bureau de Montréal de Stikeman Elliott puis finalement au Centre d’accès à l’information juridique à titre de directrice des contenus numériques.
Puis, ayant la fausse impression que j’avais fait le tour du jardin dans le monde juridique, j’ai occupé pendant 2 ans un poste de chef de bibliothèque dans deux bibliothèques publiques de la Ville de Montréal. J’ai bien appris et aimé mon expérience, mais cela m’a permis de constater que le domaine juridique me manquait.
Donc, depuis près de deux ans, je suis revenue dans le domaine juridique en tant que chef de la Bibliothèque de droit à l’Université de Montréal. Ainsi, je suis à même de mettre à profit mon expérience dans les bibliothèques et mes connaissances en droit.
En résumé, j’ai commencé ma carrière en droit et puis j’y ai intégré le monde des bibliothèques juridiques. Il s’agit d’un parcours un peu accidentel, mais qui me convient tout à fait. Si c’était à refaire, je ferais le même parcours!
Comment est-ce que le fait d'être impliqué dans CALL vous a aidé professionnellement?
Mon membership à CALL m’a apporté beaucoup dès le début de ma carrière au niveau de la formation continue notamment par ma participation aux conférences annuelles, puis par ma participation à certains webinaires. Le réseautage constitue aussi un avantage indéniable, car cela me permet de connaitre des collègues de partout au Canada. Mon association locale de bibliothèques de droit (MALL) me permet de maintenir les mêmes avantages mais dans le cercle plus restreint de Montréal. CALL m’offre une ouverture plus large, ce qui peut être parfois fort utile pour l’obtention de ressources ou pour le partage de bonnes pratiques. Je recommanderais à tout nouveau bibliothécaire œuvrant dans le domaine juridique de devenir membre de CALL et de s’y impliquer activement.
Quelles sont les trois compétences / attributs que les professionnels de l'information juridique doivent posséder?
Je dirais 1) l’adaptabilité / flexibilité, 2) la proactivité et 3) la polyvalence.
L’adaptabilité, car le monde est changeant. La profession de bibliothécaire est certainement une des professions qui a le plus évolué depuis les 20 dernières années et les changements à venir seront encore nombreux. Il faut savoir nous adapter à ces changements de nos tâches mais aussi du milieu que nous desservons et dans lequel nous évoluons. Par ailleurs, notre service étant bien souvent perçu davantage comme un centre de couts que comme une unité génératrice de revenus, nous sommes souvent les victimes de coupures et nous avons constamment à faire preuve de créativité ou d’imagination pour nous adapter et être flexible dans notre offre de services et ce, tout en tenant compte de nos moyens souvent limités.
La proactivité, car notre profession a, plus que bien d’autres, le besoin constant de bien se positionner au sein des organisations dans lesquelles nous évoluons. Nous sommes malheureusement bien souvent méconnus ou sous-utilisés. Il faut donc développer une proactivité nous menant à faire notre autopromotion. Il ne faut pas hésiter à lever notre main pour nous impliquer dans un projet pour lequel notre apport peut être plus que bénéfique. Notre entourage pensera bien peu souvent à nous d’emblée pour une implication dans un projet ou nouvelle initiative. Je peux juste vous parler en comparaison de l’équipe des TI qui est d’emblée partie prenante de tout projet. Tel n’est pas le cas pour notre profession, alors que notre apport, nos connaissances et notre expertise peuvent être riches à plusieurs égards dans un projet. Il faut donc apprendre à savoir se positionner comme partie prenante et joueur clé dans les nouvelles initiatives (gestion du savoir, intelligence d’affaires, gestion des données de recherche, publication en libre accès, gestion de projet, gestion documentaire, etc.)
La polyvalence parce que bien souvent, surtout lorsque nous travaillons au sein de petites organisations ou de petites équipes, nous avons à effectuer des tâches de diverses natures : de la gestion, de la recherche et du travail de référence, du marketing et autopromotion de nos services, du travail technique, du travail à saveur technologique, de la planification de projets, etc. Ainsi, le bibliothécaire doit être en mesure de diversifier ses habiletés afin de pouvoir bien performer dans divers aspects de sa tâche. Pour ceux qui pensent encore que notre travail est ennuyant et dépourvu de défis, il faudrait venir passer une semaine dans nos souliers!
Qu'est-ce que les gens seraient surpris de savoir de vous?
Il y a véritablement deux choses assez surprenantes à mon sujet, mais il s’agit d’aspects personnels et non professionnels :
D’abord, depuis toujours, j’ai une passion pour la Pologne et ce, sans avoir de racines familiales polonaises. Je pousse même la passion jusqu’à tenter d’apprendre à parler le polonais.
Aussi, je suis une adepte de la mise en conserve. Pour moi, l’automne est ma saison favorite, car je peux profiter des récoltes et faire de la mise en conserve de légumes, fruits, marinades, compotes, sauces, etc. Les fins de semaine, ma cuisine ressemble à une usine de mise en conserve.